Safran, résultats de la première campagne 2014
Le 01/12/2014 à 17:08:06L’agriculture… j’ai toujours dit que l’agriculture était un métier à risque. Le risque est évidemment relié à l’innovation, et comme l’agriculture est, par définition, un secteur intimement lié à l’innovation, l’agriculture est donc un métier à risque.
Le safran donc, cette merveille de Crocus duquel nous utilisons seulement le pistil, ce beau pistil rouge rouillé avec ses trois filaments (styles les appelle-t-on en botanique) ; le safran, sixième (ou huitième ?) matière la plus chère au monde (35€ le gramme, 35000€ le kilogramme!) ; ce safran tellement réputé, dans la Drôme et ailleurs (la Creuse en est le maximum producteur), qui devrait sauver des difficultés autant d’horticulteurs (maraîchers inclus) ; ce safran aux parfums enivrants…
Ce safran donc, il n’a pas été à la hauteur cette année 2014, première année d’expérimentation avec cette nouvelle culture sur l’exploitation de l’EPL Terre d’Horizon. Nous attendions comme récolte une dizaine de grammes de pistils secs, sur un total de mille bulbes plantés le 17 juillet, la parcelle fût fertilisé, arrosée quand il ne pleuvait pas… mais voilà que les problèmes commencèrent :
- un mois de juillet complètement à l’inverse, avec 113 mm de pluie sur le site de l’établissement et des températures plutôt basses pour la saison, qui nous font penser que l’induction florale des bulbes n’a pas été très puissante.
- une profondeur de plantation certainement trop profonde, autour de 20 cm, qui aura sans doute retardé l’apparition des premières feuilles en surface et puis de la floraison, qui ne s’est fait qu’à partir de la semaine du 21 octobre (les autres producteurs du pays ont les premières fleurs dès la mi-septembre).
- et pour finir de boucler la débâcle, dû à la floraison tardive, le froid, même si gracieusement pas trop piquant, il aura réduit la capacité des bulbes à continuer de fleurir, et la récolte ne s’est allonge que sur trois minces semaines.
Résultat de la question : nous n’avons récolté qu’un (1 !) gramme au lieu des dix attendus.
Mais nous ne lâchons jamais. Nous arracherons ce que sera à arracher (c’est-à-dire, les bulbes) pour repartir de zéro (c’est-à-dire, tout replanter à nouveau en juillet), et que le temps de l’été nous accompagne pour retrouver des plus belles floraisons.
Auteur : Angel IGELMO SEGURA
Formateur en Horticulture et Maraîchage au CFPPA de Romans Terre d’Horizon